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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

De Sâghar nous nous transportâmes à Kinbâyah (Cambaie), qui est situé sur un golfe formé par la mer, et ressemblant à un fleuve. Les vaisseaux y entrent, et l’on y sent le flux et le reflux. J’y ai vu des navires à l’ancre dans le limon, au moment du reflux, et qui, lorsqu’arrivait le flux, flottaient sur l’eau. Kinbâyah est au nombre des plus belles villes, par l’élégance de sa construction et la solidité de ses mosquées. Cela vient de ce que la plupart de ses habitants sont des marchands étrangers, qui y bâtissent continuellement de belles maisons et de superbes temples ; ils cherchent en cela à se surpasser les uns les autres. Parmi les grandes habitations que l’on y voit, se trouve celle du chérîf Assâmarry, avec qui m’arriva l’aventure des pâtisseries (voyez t. III, p. 425), et que le roi des favoris accusa de mensonge à cette occasion. Je n’ai jamais vu de pièces de bois plus fortes que celles que je vis dans sa demeure. La porte de celle-ci ressemble à la porte d’une ville, et elle a tout