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VOYAGES

[texte arabe]

Ceux-ci sont les dominateurs de cette mer, et lorsqu’il s’en trouve un seul à bord d’un vaisseau, les pirates et les idolâtres hindous s’abstiennent toujours de l’attaquer.

Au bout de deux jours nous arrivâmes à l’île de Beïrem, qui est inhabitée et éloignée de la terre ferme de quatre milles. Nous y descendîmes et puisâmes de l’eau dans un réservoir qui s’y trouve. Le motif pour lequel elle est déserte, c’est que les musulmans l’envahirent sur les infidèles ; depuis lors, elle n’a plus été habitée. Le roi des marchands, dont il a été question, avait voulu la repeupler ; il y bâtit un retranchement, y plaça des mangonneaux et y établit quelques musulmans.

Nous partîmes de Beïrem et arrivâmes le lendemain à la ville de Koukah, qui est grande et possède de vastes marchés. Nous jetâmes l’ancre à quatre milles de distance, à cause du reflux. Je descendis dans une barque avec quelques-uns de mes compagnons, lors du reflux, afin d’entrer