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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

nous y trouvâmes un djogui appuyé contre le mur d’un bodkhânah, c’est-à-dire d’un temple d’idoles. Il se tenait entre deux de ces idoles et présentait des traces de mortifications. Nous lui adressâmes la parole, mais il ne nous répondit pas. Nous regardâmes s’il avait près de lui quelque aliment, et nous n’en vîmes aucun. Pendant que nous nous livrions à cet examen, il poussa une grande clameur et aussitôt une noix de coco tomba devant lui ; il nous la présenta. Nous fûmes surpris de cela, et nous lui offrîmes des pièces d’or et d’argent, qu’il n’accepta pas. Nous lui apportâmes des provisions, qu’il refusa également. Un manteau de poils de chameau était étendu par terre devant lui. Je retournai ce vêtement dans mes mains, et il me le remit. J’avais dans ma main un chapelet de coquillages, qu’il mania et que je lui donnai. Il le frotta entre ses doigts, le flaira, le baisa, en montrant le ciel, puis le côté où se trouve la kiblah. Mes compagnons ne comprirent pas ses signes ; mais je compris qu’il indiquait qu’il était musulman, et cachait sa religion