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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

reilles à des feuilles de rue, et en partie aussi à celles de la ronce. Le poivrier porte de petites grappes, dont les grains sont semblables à ceux de l’aboû-kinninah (le père de la bouteille ; le raisin ?), lorsqu’ils sont verts. Quand arrive l’automne, on cueille le poivre et on l’étend au soleil sur des nattes, comme on fait pour les raisins lorsqu’on veut les faire sécher. On ne cesse de le retourner, jusqu’à ce qu’il soit parfaitement sec et qu’il devienne très-noir, après quoi on le vend aux marchands. Le peuple de notre pays prétend qu’on le fait griller sur le feu, et que c’est pour ce motif qu’il y survient des rugosités ; mais il n’en est rien, et cela n’est produit que par l’action du soleil. J’en ai vu dans la ville de Calicut, où on le mesure au boisseau comme le millet dans nos contrées.

La première ville du Malabar où nous entrâmes était Abouséroûr (Barcelore), qui est petite, située sur un grand golfe et fertile en cocotiers. Le chef de la population musulmane est le cheïkh Djoum’ah, connu sous le nom d’Abou