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HISTOIRE DES BERBÈRES.

Sur la question de savoir si la maison de Fadl, fils de Rebiâ, fils de Felah[1], fils de Moferredj, tire son origine de l’aïeul des Taï, quelques-uns de cette famille font le récit suivant : « Le commandement de la tribu de Taï appartenait à Aïas-Ibn-Cabîça, descendant de Homa, fils d’Amr, fils d’El-Ghauth, fils de Taï. Ce fut à cet Aïas que Chosroës [Parviz] confia le gouvernement de la ville de Hira, après avoir fait périr En-Noman-Ibn-el-Mondir[2] et enlevé l’autorité à la famille Mondir. Ce fut encore le même Aïas qui obtint de Khaled-Ibn-el-Ouélîd[3] que Hira ne serait pas attaqué, pourvu que les habitants payassent la capitation. Depuis ce temps, les descendants de Cabîça ont continué à exercer le commandement dans la tribu de Taï avec l’autorisation du gouvernement de l’empire musulman. » Il se peut que les familles d’El-Djerrah et de Fadl tirent leur origine de ce Cabîça ; si, au contraire, la postérité de Cabîça s’est éteinte, ces deux maisons en sont proches parentes. L’on sait que le droit d’exercer le commandement dans une tribu appartient à ceux qui lui sont alliés par le sang et qui partagent, avec elle, le même esprit de corps. Ceci est un principe que j’ai établi dans la première partie de mon ouvrage[4].

Ibn-Hazm[5] dit, en parlant de la généalogie de la tribu de

  1. Jusqu’à présent, le raisonnement de notre auteur est peu clair ; par l’introduction de cette nouvelle généalogie dans laquelle le nom de Felah est substitué, apparemment, à celui d’Ali, il l’a embrouillé tout-à-fait.
  2. Voyez l’histoire des Beni-’l-Mondir dans l’Essai sur l’histoire des Arabes avant l’islamisme, par M. Caussin de Perceval, tome ii.
  3. Un des principaux généraux du khalife Abou-Bekr. (Voy. son histoire dans le tome iii de l’Essai de M. C. de Perceval).
  4. Le chapitre dans lequel Ibn-Khaldoun discute ce principe se trouve dans la seconde section de ses Prolégomènes, ouvrage dont M. Quatremère va publier une édition.
  5. Abou-Mohammed-Ali, surnommé Ibn-Hazm, naquit à Cordoue en 384 (994). Il composa plusieurs ouvrages dont on trouvera les titres dans Ibn-Khallikan. Il mourut dans la première moitié du cinquième siècle de l’hégire. Sa vie se trouve dans ma traduction d’Ibn-Khallikan, vol. 2, page 267 et suiv.