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TRIBUS ARABES.

d’Anéza-Ibn-Aced-Ibn-Rebiâ-Ibn-Nizar, de Thaur-Ibn-Moaouïa-Ibn-Abbada-Ibn-Rebiât-el-Bekka-Ibn-Amer-Ibn-Sâsâ, d’Adouan-Ibn-Omar-Ibn-Caïs-Ibn-Ghaïlan, et de Matroud, famille de la tribu de Fehm-Ibn-Caïs[1].

Mais toutes ces fractions de tribu étaient, pour ainsi dire, englobées dans la tribu de Hilal et surtout dans la tribu-branche d’El-Athbedj, parce que cette famille exerçait le commandement sur toutes les autres lors de leur entrée en Ifrîkïa.

Quant à la tribu de Corra, autre branche de celle de Hilal, ce ne fut ni sous l’administration d’El-Yazouri ni sous celle d’El-Djerdjeraï qu’elle passa le Nil pour se rendre en Ifrîkïa ; vu qu’elle était déjà à Barca, lors du règne d’El-Hakem le fatemide. L’on sait que le souvenir de ces démêlés avec la dynastie fatemide-égyptienne et avec celle des Sanhadja subsiste encore. Elle fait remonter son origine à Abd-Menaf-Ibn-Hilal ; comme on le voit par les vers suivants d’un poète appartenant à la race des Arabes nomades :

Nous trouvâmes en eux cette indulgence que nous avions sollicitée ; et certes, des Arabes aussi doux que braves n’ont aucun défaut.

Mais Corra, [descendue] de Menaf, et toute sa race se voient maintenant repoussées loin de là : ainsi nous sûmes obtenir ce que leurs ruses n’avaient pas pu atteindre.

Trois mille d’entre les Corra perdirent la vie ; véritable consolation pour le cœur de nos blessés[2].

Et un autre de leurs poètes a dit :

Seigneur ! protége tes créatures contre chaque malheur qui les menace ; mais ne protége point la tribu qui garde [ces terres contre nous].

  1. Voy. pour l’histoire de ces tribus, l’Essai de M. C. de Perceval.
  2. Ces vers ainsi que les suivants sont remplis de fautes de toute nature ; les auteurs y ont violé d’une manière vraiment barbare les règles de la grammaire, de la prosodie et de l’orthographe ; et malgré toutes ces licences, ils n’ont pas pu exprimer leur pensée d’une manière claire.