Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
HISTOIRE DES BERBÈRES.

Les Mortafê forment trois branches : les Aulad-Tebban, gouvernés par la famille de Mohammed-Ibn-Mouça ; les Aulad-Hannach [les Hanencha] qui reconnaissent pour chefs les Beni-Abd-es-Selam, et les Aulad-Ghandous qui obéissent aux Beni-Saleh. Le nom des Aulad-Hannach s’applique également aux Hannach et aux Tebban.

Quant aux Kharadj, ils ont pour chefs les Beni-’l-Abbas-Ibn-Khodeir, branche des Aulad-Zaïda.

Près d’eux et du côté de l’occident, se tiennent deux branches de la tribu d’Eïad, les Aulad-Sakhr et les Aulad-Rahma. Ils occupent l’extrêmité du territoire possédé par les tribus descendues d’Athbedj, et ils se trouvent ainsi voisins des Beni-Yezîd-Ibn-Zoghba.

La tribu de Dahhak se divisait en un grand nombre de branches, et chez eux, le commandement suprême s’était partagé entre deux émirs, Abou-Atïa et Kelb-Ibn-Maniê. Lors du commencement de la puissance des Almohades, Kelb enleva toute l’autorité à Abou-Atïa, et celui-ci, dit-on, passa en Maghreb [avec sa famille]. S’étant établi dans le désert de Sidjilmessa, il se fit remarquer par ses entreprises, jusqu’au moment où les Almohades le tuèrent, ou le déportèrent en Espagne. C’est là ce que racontent les personnes qui se sont occupées de l’histoire de cette tribu. Les Dahhak nomades continuèrent à fréquenter le Zab jusqu’à ce qu’ils furent soumis par Masoud-Ibn-Zemam et les Douaouida. Ils firent ensuite cause commune avec leurs vainqueurs ; mais, obligés plus tard, par leur faiblesse, de renoncer à la vie nomade, ils se fixèrent dans le Zab et y bâtirent les villes où ils se tiennent aujourd’hui.

La tribu de Latîf se partagea en plusieurs ramifications : d’abord, les Yetama-Ibn-Keslan-Ibn-Khalîfa-Ibn-Latîf, lesquels se composent des familles appelées Doui-Motref, Doui-Bou-’l-Khalîl et Doui-Djelal-Ibn-Moafa ; puis les Locamena (les Locman), descendants de Locman-Ibn-Khalîfa-Ibn-Latîf. De cette branche proviennent les Aulad-Djerîr-Ibn-Alouan-Ibn-Mohammed-Ibn-Locman et la famille de Beraz-Ibn-Mân-Ibn-Mihya-Ibn-Djora-Ibn-Alouan.

Les Djéber se disent descendus de Mihya-Ibn-Djora ; et c’est à