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TRIBUS ARABES.

uns de leurs généalogistes prétendent cependant, que Mocadder n’était pas l’aïeul de ces trois tribus et que ce furent les Bou-Kamel qui donnèrent cours à cette erreur.

Avant et pendant[1] le règne de Yaghmoracen, les Soueid eurent pour chefs les Aulad-Eïça-Ibn-Abd-el-Caoui-Ibn-Hamdan. Eïça eut trois fils : Mehdi, Atïa et Terad, mais le commandement fut spécialement réservé à Mehdi. De Mehdi l’autorité passa à son fils Youçof et puis à Omar-Ibn-Mehdi, frère de Youçof. Yaghmoracen concéda à Youçof-Ibn-Mehdi les villes d’El-Batha et de Cîrat, mais il accorda la plaine d’El-Batha à Anter-Ibn-Terad-Ibn-Eïça. Ces chefs se firent payer tribut par les habitants des localités que nous venons de nommer, sans encourir la désapprobation de Yaghmoracen. Il arrivait même quelquefois à ce prince, quand il allait faire la guerre, d’installer Omar-Ibn-Mehdi à Tlemcen comme son lieutenant et comme gouverneur de toute la partie orientale de ses états.

Pendant ce temps, les Soueid nomades avaient cessé de fréquenter le Désert ; il n’y resta qu’un très-petit nombre d’entre eux, appartenant, les uns, aux Djoutha, les autres aux Flîta, aux Malef, aux Ghofeir, aux Chafâï, etc. Les Makil subjuguèrent ensuite ces peuplades et exigèrent d’elles un tribut annuel consistant en chameaux dont ils eurent soin de choisir les jeunes femelles. Le chef makilien qui touchait cet impôt se nommait, selon les uns, Abou-’r-Rîch-Ibn-Nehar-Ibn-Othman-Ibn-Obeid-Allah, et selon les autres, Ali-ben-Othman, frère de ce Nehar. Quelques personnes ont cependant rapporté que Amer-Ibn-Hamîd imposa cette taxe à son peuple en faveur des Makil ; voulant ainsi les récompenser du secours qu’ils lui avaient fourni contre ses ennemis.

L’usage de payer tribut aux Makil cessa au bout de quelque temps. Plusieurs personnages de haut rang parmi les Zoghba avaient fait des démarches pour en obtenir une diminution et ils finirent par maltraiter les Makiliens au lieu de leur donner ce qu’ils demandaient.

  1. Malgré l’autorité des manuscrits, il faut lire li-âhd, à la place de li-âhdihim.