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TRIBUS ARABES.

états. Ce fut dès-lors à Ouenzemmar que ces peuples payèrent la dîme et le tribut ; ils s’attachèrent à sa famille et leurs chefs se laissèrent diriger par ses conseils. El-Masoud-Ibn-Saîd, cousin de Ouenzemmar, passa chez les Beni-Amer, et ayant envahi, avec eux, les terres de l’empire, il proclama sultan un boucher qui ressemblait beaucoup à Abd-er-Rahman, fils d’Abou-’l-Hacen ; mais Ouenzemmar rassembla des troupes et dispersa les insurgés. Nous donnerons ailleurs les détails de cette révolte.

Arîf-Ibn-Yahya servit le sultan en qualité d’ambassadeur et remplit plusieurs missions auprès des Hafsides, souverains de l’Ifrîkïa, des Beni-’l-Ahmer, sultans de l’Andalousie et des Turcs (Mamlouks) qui gouvernaient l’Égypte. Il continua à remplir ces fonctions jusqu’à la mort de son maître, Abou-’l-Hacen.

Abou-Einan s’étant emparé de Tlemcen, événement dont nous aurons ailleurs occasion de parler, témoigna aux Soueid la vive satisfaction que leur dévouement lui avait causée, et ayant élevé Ouenzemmar, fils d’Arîf, au-dessus de tous les chefs des tribus nomades de la race de Zoghba, il lui concéda le territoire du Seressou, la Calâ-t-Ibn-Selama et une grande partie du pays occupé par les Toudjîn. A la mort de son père, Ouenzemmar reçut l’ordre de quitter le Désert et de se rendre à la cour. Installé alors dans la place qu’Arîf avait occupée auprès du sultan, il se vit, dès ce moment, entouré d’une faveur qui ne subit plus aucune altération. Son frère Eïça reçut alors le haut commandement des tribus nomades.

Après la mort du sultan Abou-Einan, la dynastie abd-el-ouadite se releva dans la personne d’Abou-Hammou-Mouça, fils de Youçof, fils d’Abd-er-Rahman, fils de Yahya, fils de Yaghmoracen. Cette révolution dut son succès à Sogheir-Ibn-Amer, et à la tribu de ce chef, qui voulurent ainsi témoigner leur attachement à la famille de Yaghmoracen et leur haine de la domination sévère et tyrannique des Mérinides. Les Beni-Abd-el-Ouad rentrèrent en possession de la province de Tlemcen ainsi que de la ville, et ils donnèrent le commandement des Soueid à Meimoun-Ibn-Saîd-Ibn-Othman.

Vers cette époque, Ouenzemmar conçut la pensée de renoncer