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TRIBUS ARABES.

descendants de ce Rebiâ au nombre des tribus qui entrèrent en Ifrîkïa avec celles de Hilal. D’ailleurs, la tribu d’El-Hareth-Ibn-Kâb habitait auprès du Bahrein, aux mêmes lieux où les Carmats et les Arabes hilaliens se tenaient avant l’émigration de ceux-ci en Afrique. Une observation faite par Ibn-Saîd vient encore à l’appui de cette opinion : en parlant des Medhedj, il dit que ce peuple se trouvait éparpillé dans les montagnes du Yémen, et qu’au nombre des tribus dont il se compose, on comptait les Ans, les Zobeid et les Morad ; puis, il ajoute ces mots : « Il s’en trouve aussi en Ifrîkïa une fraction qui vit sous la tente et qui s’adonne à la vie nomade. » Ceux dont il parle ici ne peuvent être que les Makil de l’Ifrîkïa, peuplade détachée de la grande tribu du même nom qui habite le Maghreb-el-Acsa.

Selon les renseignements fournis par les généalogistes makiliens, leur aïeul Makil eut deux fils, Sakîl et Mohammed. De Sakîl naquirent Obeid-Allah et Thâleb ; d’Obeid-Allah sortit la grande branche des Doui-Obeid-Allah, et de Thâleb provinrent les Thâleba, peuple qui habite la Metidja, dans le voisinage d’Alger. Mohammed, fils de Makil, eut cinq fils : Mokhtar, Mansour, Djelal, Salem et Othman. De Mokhtar naquirent Hassan, et Chebana. Hassan était l’aïeul des Doui-Hassan, tribu célèbre qui habite le Sous-el-Acsa.

De Chebana sortirent les Chebanat, tribu établie à côté des Doui-Hassan. Les Chebanat forment deux branches : les Beni-Thabet et les Al-Ali [famille d’Ali]. Les Beni-Thabet demeurent au pied du Sekcîouï, une des montagnes qui composent la chaîne de l’Atlas [Deren], et ils ont, ou avaient, pour chef Yaïch-Ibn-Talha. Les Al-Ali habitent le désert de Henguîça, au pied du mont Guezoula, et ont, ou avaient, pour chef Horeiz-Ibn-Ali. Les familles descendues de Djelal, de Salem et d’Othman s’appellent collectivement les Rocaitat et vivent en nomades avec les Doui-Hassan. Mansour-Ibn-Mohammed eut quatre fils : Hocein, Abou-’l-Hocein, Amran et Monebba. Leurs descendants se distinguent collectivement par le nom de Doui-Mansour et forment une des trois grandes branches dont nous avons donné l’indication.