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TRIBUS ARABES.

qui habitent, soit dans les environs, soit sur le versant de la montagne voisine. Ils leur font payer des contributions forcées, des sauf-conduits et des impôts, pendant qu’ils jouissent eux-mêmes de certains ictâ que le sultan leur a concédés en retour de leurs services comme percepteurs des impôts réguliers.

Immédiatement à l’occident des Aulad-Hocein demeurent les Chebanat, branche des Aulad-Hassan. Grâce à cette position avantageuse, ils se font payer quelques redevances par le peuple du Derâ.

Cette portion des Doui-Mansour que l’on désigne par le nom des Ahlaf (affidés, confédérés) se compose des Amarna et des Monebbat. Le territoire qu’ils habitent touche à la frontière orientale de celui qui est occupé par les Aulad-Hocein. La partie du Désert qu’ils parcourent avec leurs troupeaux renferme Tafîlelt et les plaines voisines ; dans le Tell ils fréquentent les bords du Molouïa, les bourgades d’Outat et les territoires de Téza, de Botouïa et de Ghassaça. Ils perçoivent dans toutes ces localités des redevances et des impôts, sans compter le produit des ictâ qu’ils y tiennent du sultan. Bien qu’ils se livrent assez souvent à des hostilités contre les Aulad-Hocein, l’esprit de corps les porte à faire cause commune avec eux quand il s’agit d’une contestation avec quelqu’autre tribu.

Le droit de commander aux Amarna appartient à la famille Modaffer-Ibn-Thabet-Ibn-Mokhlef-Ibn-Amran, et sous le règne d’Abou-Einan, ils eurent pour chefs Talha-Ibn-Modaffer et son fils Ez-Zobeir. Aujourd’hui, ils obéissent à Mohammed, fils d’Ez-Zobeir, et à Mouça, frère de ce Mohammed. Le commandement en second est exercé par la famille d’Omara-Ibn-…..[1]-Ibn-Mokhlef, la même à laquelle appartient Mohammed-el-Aaïd.

Les Soleiman [ou Sliman] Ibn-Nadji-Ibn-Omara, une autre branche des Ahlaf, parcourent le Désert avec leurs troupeaux ; il leur arrive même très-souvent d’intercepter les caravanes du Soudan et d’attaquer les bourgades situées dans le Sahrâ.

De nos jours, les Monebbat ont pour chef Mohammed-Ibn-

  1. Le texte arabe porte ici folan, c’est-à-dire un tel.