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APPENDICE.
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I.
TRADITIONS ANCIENNES RELATIVES A L’ÉTABLISSEMENT
DES MUSULMANS EN L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE[1].


§ I. — CONQUÊTE DE BARCA.

Quand les Berbères étaient dans la Palestine, ils eurent pour roi Djalout (Goliath), lequel fut tué par Dawoud (David). Ils émigrèrent alors vers l’Occident (El-Maghreb) et vinrent jusqu’à Loubïa (La Libye) et Merakïa (la Marmarique), deux provinces de l’Égypte occidentale, situées dans la région à laquelle l’eau du Nil n’atteint pas, et qui n’est arrosée que par les pluies. Arrivés là, les Berbères se dispersèrent : les Zenata et les Maghîla marchèrent vers le Maghreb et se fixèrent dans les montagnes de ce pays ; les Louata allèrent habiter le territoire d’Antabolos (la Pentapole de la Cyrénaïque), qui est le même endroit que Barca. Ils se répandirent dans cette partie du Maghreb jusqu’à ce qu’ils parvinssent à Sous. Les Hoouara s’établirent à Lebida (Leptis Magna) et les Nefouça se fixèrent auprès de la ville de Sabra (Sabratha). A cause de cela, les Roum (Grecs) qui s’y trouvaient évacuèrent le pays, mais les Afaric (Africains) y restèrent. Ceux-ci étaient devenus serviteurs des Grecs par suite d’un traité de paix ; telle étant leur manière d’agir avec quiconque subjuguait leur pays.

  1. Ces traditions sont les plus anciennes que les Arabes possèdent au sujet des premières invasions de l’Afrique septentrionale par les musulmans. Elles sont tirées d’une histoire de la conquête de l’Égypte, composée dans la première moitié du troisième siècle par Abd-er-Rahman-Ibn-Abd-el-Hakem. La Bibliothèque Nationale possède deux exemplaires de cet ouvrage, numérotés 655 et 785. Ce dernier est le plus ancien et le plus correct. (Voyez ma lettre à M. Hase, Journal asiatique de 1844.)