Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/119

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DIBN KHALDOUN. cxi

lifat et qui lui sont spéciales, ainsi que celles dont l'institu- tion n'a lieu que sous le gouvernement temporel. Dans la qua- trième, il trace le caractère de la civilisation qui résulte de la vie à demeure fixe, et il expose les causes de la prospérité et de la décadence des villes et des provinces, considérées comme centres de population. Dans la cinquième, il traite des arts, des métiers el de tous les autres moyens de se procurer la subsistance, el, dans la sixième, il s'occupe des sciences, de l'enseignement et de la langue arabe.

En composant les Prolégomènes, l'auteur avait pour but principal de tracer le progrès de la civilisation dans les déve- loppements qu'elle avait pris jusqu'à son époque, et de four- nir à ses lecteurs toutes les connaissances préliminaires que l'on doit posséder afin d'aborder avec fruit l'étude de l'histoire générale. Son esquisse géographique des sept climats n'est donc pas un hors-d'œuvre; ses articles sur le prophétisme, la divination et l'apparition du Mehdi, personnage mystérieux qui doit paraître avant la consommation des siècles, afin d'éta- blir dans le monde le règne du bonheur universel, peuvent être justifiés par la grande importance que les musulmans atta- chent à ces sujets et le fait que plusieurs révolutions poHti- ques ont eu pour auteurs des individus qui se donnaient pour le Mehdi, le descendant de la fille de Mohammed, le Fatemide attendu. D'autres chapitres, ceux qui traitent de la magie, des talismans et de la cabale, entraient nécessairement dans un cadre qui devait offrir une idée générale de toutes les sciences, de tous les arts et même de toutes les folies de l'esprit hu- main. Les Prolégomènes, rédigés sur ce plan, forment une espèce d'encyclopédie dont les articles sont rangés avec une certaine régularité, et offrent une foule de notions dont on ne saurait méconnaître fimportance.

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