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��PROLÉGOMÈNES

��p. 38.

��faiblesse d'esprit montrée par les derniers rejetons de la famille ab- bacide qu'onavait élevés au trône; (ils comptaient aussi) sur la crédulité des mamlouks\ qui ajoutaient foi à tout ce qu'on leur disait et qui prêtaient l'oreille k chaque parole de mauvais augure. Ce fut ainsi que se conduisirent les Aghlebides jusqu'à la ruine de leur puissance. Les discours odieux (qu'ils avaient tenus au sujet des Idrîcides) frap- paient l'oreille de la multitude, et quelques hommes qui aimaient la calomnie les recueillirent, afin de s'en servir pour satisfaire à leur jalousie en dénigrant la famille d'Idrîs. Comment ces hommes, que Dieu confonde! ont-ils pu s'écarter ainsi des voies de la religion, dont les préceptes ne sont jamais en désaccord avec la pensée (du légis- lateur divin )^.'^

Idris II naquit sur le lit de son père ; or l'enfant appartient au lit'. De plus, c'est un des dogmes de la foi, que la descendance du Prophète est à l'abri d'un soupçon comme celui-là , le Dieu très-haut ayant éloigné d'elle toute souillure et lui ayant accordé une pureté parfaite. Il résulte, de cette déclaration du Coran, que le lit d'Idrîs était à l'abri de toute profanation et exempt de toute souillure. Donc celui qui soutient l'opinion contraire a commis un péché mortel et s'est jeté dans l'infidélité ^.

Je me suis étendu sur cette réfutation afin de fermer la porte à toute espèce de soupçon et de frapper au cœur l'esprit d'envie; car j'ai entendu, de mes propres oreilles, des imputations de cette na- ture sortir de la bouche d'un homme malveillant, qui s'en faisait une

��' C'est-à-dire , les chefs de la garde tur- que. Tous les manuscrits portent aCUL^ , mais il faut sans doute lire ^^{jC.

' Le texte arabe signifie , à la lettre , les vues de la loi , dans laquelle il n'y a point d'opposition entre ce qui est décidé et ce qui est pensé, du groupe (jyJiiLs.

' Mohammed a dit , et sa parole fait loi : ^jSii^Àil i>J»J I qI « L'enfant appartient au

��Il faut supprimer le \

��lit. » C'est la même maxime que : Is pater est quem nuptiœ demonstrant.

' Nous lisons dans leCoran, sour. xxxni, vers. 33 : «Dieu veut éloigner de vous toute souillure, gens de la maison (c'est- à-dire , membres de la famille de Moham- med) , et vous assurer une pureté par- faite. i>

' Littéralement, «est entré dans l'infi- délité par la porte. »

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