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26 • PROLÉGOMÈNES

Le bureau (divan) de la correspondance et du secrétariat.

Cette administration n'est pas absolument nécessaire dans un gou- vernement royal, plusieurs empires ayant pu s'en passer tout à fait. Telles furent les dynasties sous lesquelles les habitudes de la vie no- made se maintinrent longtemps, sans que la vie sédentaire les eût corrigées par l'influence de la civilisation (qui lui est propre), et sans que la culture des arts eût pris racine dans le pays. Sous l'empire mu- sulman (l'emploi de) la langue arabe (dans l'administration) et la né- cessité (où se trouvaient les chefs) d'exprimer leurs ordres avec netteté et précision rendirent indispensable une institution de ce genre, puisque en général on indique mieux par écrit que de vive 22. voix ce qu'on a besoin de faire connaître. Dans les premiers temps, chaque émir prenait pour secrétaire un de ses parents qui tenait un haut rang dans la tribu. C'est ce que firent les (premiers) khalifes, ainsi que les chefs qui , en Syrie' et en Irâc, commandèrent les (armées composées de) Compagnons (du Prophète). (On choisissait le secrétaire parmi les siens) parcp qu'on pouvait compter sur sa fidélité et sa dis- crétion; mais, lorsque la langue se fut altérée et (que l'acquisition d'un style correct) fut devenue un art, on prit pour secrétaire qui- conque savait bien rédiger.

Sous les Abbacides, cet emploi était très-honorable; le secrétaire expédiait les décrets du souverain sans être contrôlé par personne , et il apposait sa signature au bas de ces pièces, ainsi que le cachet du sultan. Ce cachet était un sceau sur lequel on avait gravé le nom du souverain ou son titre distinctif; le secrétaire l'humectait d'abord avec de l'argile rouge appelée terre à cacheter, qu'il avait délayée ' dans de l'eau; ayant ensuite plié et fermé la dépêche, il la cachetait sur le ph où les deux bords se réunissaient.

Plus tard, les pièces officielles se rédigeaient au nom du sultan, et le secrétaire inscrivait en tête, ou bien^ à la fin, selon sa volonté,

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