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d'un bon produit. En constituant ces ouakf, ils mirent pour condition que leurs enfants en seraient les administrateurs^ ou loucheraient une partie du revenu. Au reste, ces émirs étaient presque tous portés à faire le bien et les bonnes œuvres, et à diriger leurs intentions et leurs actions en vue d'une récompense dans l'autre vie. Cela a eu pour résultat que les ouakf sont très-nombreux au Caire et qu'ils produi- sent des revenus considérables, dont une partie est consacrée à l'entre- tien des étudiants et aux traitements des professeurs ; aussi s y rend- on de l'Irac et du Maghreb pour faire ses études. Les marchés^ de la science y sont donc très-achalandés et les océans du savoir y sont pleins à déborder. Dieu crée ce qu'il veut.

p. 385. Sur les diverses sciences qui, de nos jours, existent dans la civilisation

(musulmane).

Les sciences étudiées par les hommes et qui , dans les grandes villes, s'apprennent et se transmettent par la voie de l'acquisition et de l'enseignement, se rangent en deux classes. La première est celle des sciences qui sont naturelles à l'homme et vers l'acquisition des- quelles il est conduit par sa faculté réflective; ia seconde consiste en sciences traditionnelles, provenant des individus qui les ont instituées. Celles qui forment la première classe sont les sciences philosophiques^. La réflexion mène naturellement l'homme à en prendre connaissance, et les perceptions qu'il éprouve le conduisent à reconnaître l'objet de chaque science, les problèmes dont elle s'occupe, le mode de dé- monstration qui s'y emploie et les diverses manières de l'enseigner. C'est ainsi qu'en sa qualité d'être doué de réflexion il acquiert, par l'emploi de la spéculation et de l'investigation, la faculté de distin- guer la vérité de l'erreur. Les sciences qui appartiennent à la seconde classe sont formées par institution et reçues par tradition, et chacune d'elles se base sur des renseignements provenant du législateur qui

' Pour Jiij , lisez JiÀj. iujLu\i Ji^^Xâ., mais l'un est simplement

' Pour ^L-.l, lisez ^^'L-,I. l'ùquivalent de l'autre.

^ L'auteur emploie ici deux termes ,

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