Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN. 71

qiii séparaient les tentes furent moins grands'; tous les corps de l'armée se trouvaient réunis dans un seul endroit, et le sultan pou- vait voir d'un regard le camp de toutes ses troupes dressé dans une plaine et offrant, par la diversité de ses couleurs, un spectacle des plus beaux.

Cet usage, introduit par l'amour du faste et de la pompe, s'est con- servé dans tous les empires. II existait chez les Almohades , et s'observe dans les empires zenatiens^ de notre époque. Quand ces peuples faisaient des expéditions, avant d'avoir conquis des royaumes, ils n'avaient que leurs tentes et leurs pavillons ordinaires, ceux qui leur avaient servi d'habitation jusqu'alors; mais quand ils eurent fondé des empires et adopté, avec les autres habitudes nées de l'aisance, celle de demeurer dans des palais, ils eurent des tentes et des pavil- lons de campagne, dans lesquels ils finirent par déployer plus de luxe qu'ils ne l'auraient voulu d'abord.

La réunion de tous les corps d'une armée dans un seul endroit a toutefois ses désavantages; on y est plus exposé aux surprises, et, P. 6j. à chaque alerte, l'alarme devient générale; ajoutez à cela que, les combattants, n'ayant plus avec eux leurs femmes et leur enfants, pour la défense desquels' ils sont toujours prêts à mourir, ont besoin d'un autre point de ralliement, ainsi que nous le dirons plus loin *. Dieu est le fort et le paissant.

De la macsoura et de la prière [khotba) qui se fait du haut de la chaire.

��Ce- sont encore là des attributs du khalifat, des insignes de la sou- veraineté musulmane. Dans les autres empires, on n'en connaît pas l'usage. La chambre isolée {el-beït el-macsoura) , dans laquelle le sul- tan se tient pendant la prière (publique), est une enceinte qui ren-

��' A la place de j-L««Jf tJ^lJLïj, le ma- nuscrit C et l'édition de Boulac portent ^Ljf cNJj^'jj, leçon qui me paraît pré- férable.

��^ Celle des Mérinides et celle des Béni Abd el-Ouad.

' Pour (jôJ\, lisez (^jJl.

  • Voy. ci-après, p. 79 et suiv.

�� �