Aux soldats tombés la bienvenue dans le sombre royaume.
Tout est calme. Ainsi, maintenant, il m’appartient,
Il est à moi, à moi seule, pour l’éternité ;
Ensemble nous pouvons faire route maintenant
Vers le Léthé.
Nous pouvons traverser ensemble le fleuve
Où le jour n’apparaît jamais.
Mais, d’abord, il me faut chercher son corps là-bas,
Je veux me réjouir en contemplant les beaux traits de cette figure
Que j’ai tant haïe,
Me réjouir, avant que le soleil et les corbeaux
Ne détruisent ces restes.
Quoi donc ! Que vois-je dans la prairie là-bas ?
Les vapeurs des marais
Qui par le froid du matin forment d’étranges tableaux.
Mais… cela s’approche !
C’est l’ombre de Catilina ! Son spectre !
Je vois son œil éteint,
Son bouclier fendu, son épée sans lame.
Je vois nettement l’homme mort ;
Mais — étrange ! — il y a une seule chose que je ne puis voir :
La blessure mortelle.