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CATILINA

Que si un cri de douleur eût échappé à tes lèvres.

(Un vieux soldat entre et s’approche de Catilina.)

LE SOLDAT

Pardonne-moi, Seigneur, de venir si tard,
Et sans être annoncé d’avoir franchi ton seuil.
Ne t’irrite pas…

CATILINA

Que me veux-tu ?

LE SOLDAT

T’adresser une humble prière !
Que tu écouteras, je l’espère, d’une oreille bienveillante.
Je suis très pauvre.
Après avoir usé mes forces à la défense et à la gloire de Rome,
Maintenant que je suis invalide
Et que mes armes se rouillent à la maison,
Je vis du travail de mon fils,
Qui est l’espoir et le soutien de ma vieillesse.
Hélas ! voici qu’il vient d’être traîné à la prison pour dettes,
Et je suis désespéré.
Viens à mon aide, Seigneur !

(Il se met à genoux.)