Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/110

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de famille. Cela m’élève au-dessus des petitesses de mon état. Ah ! voici le déjeuner !

(Gina et Hedwige apportent des bouteilles de bière, un carafon d’eau-de-vie, des verres, etc. Au même moment, entrent Relling et Molvik, sans chapeau ni pardessus. Molvik est en noir.)

gina, disposant la table. — Bon. Ces deux-là arrivent juste à la minute.

relling. — Molvik a cru sentir une odeur de hareng et, dès lors, il n’y a plus eu moyen de le retenir. Encore une fois, bonjour, Ekdal.

hialmar. — Grégoire, permets-moi de te présenter le candidat Molvik et le docteur… C’est juste, tu connais Relling, n’est-ce pas ?

grégoire. — Oui, vaguement.

relling. — Tiens, c’est M. Werlé fils. Oui, nous nous sommes pris aux cheveux là-bas, à Heydal. Et vous venez vous installer ici ?

grégoire. — J’y suis installé depuis ce matin.

relling. — Molvik et moi, nous demeurons au-dessous de vous, de sorte que vous avez sous la main un médecin et un prêtre, pour le cas où vous en fassiez usage.

grégoire. — Merci, cela pourrait bien arriver. Hier, nous étions treize à table.

hialmar. — Voyons : ne reviens pas toujours à ces sujets lugubres.

relling. — Tu peux être tranquille, Ekdal ; ce n’est pas toi que cela concerne.