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Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/23

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ekdal, à la porte. — Je dois aller aux bureaux, Petersen,… faut absolument.

petersen. — Les bureaux sont fermés depuis une heure, et…

ekdal. — On m’a dit ça à la porte, petit père, mais Graberg est encore là. Soyez gentil, Petersen, laissez-moi passer. (Il indique du doigt la porte perdue.) Connais déjà ce chemin.

petersen. — Bon, bon, allez. (Il ouvre la porte.) Mais souvenez-vous du moins qu’il faudra sortir par l’autre porte ; car nous avons du monde.

ekdal. — Très bien, hum ! Merci, père Petersen ! vieil ami. Merci. (Entre les dents.) Vieille morue ! (Il passe dans les bureaux ; Petersen referme la porte sur lui.)

jensen. — C’est un employé des bureaux, ça ?

petersen. — Non, on lui donne de la copie quand ça presse. Mais dans le temps, ma foi, c’était un fameux lapin, que le père Ekdal.

jensen. — En effet, il a l’air de quelque chose.

petersen. — Je crois bien. Il a été lieutenant ! Vous comprenez.

jensen. — Ah bah ! il a été lieutenant !

petersen. — Ma foi oui, mais, après cela, il a voulu faire le commerce du bois ou quelque chose d’approchant. C’est alors qu’il a joué, dit-on, un épouvantable tour à monsieur. Vous comprenez : ils étaient associés pour l’exploitation d’Heydal.