commencer par une sorte de préambule. Je puis te donner des nouvelles d’Ulric Brendel.
rosmer. — Est-il venu chez toi ?
kroll. — Non. Il s’est établi dans un ignoble bouge, bien entendu dans la plus ignoble compagnie. Il leur a offert à boire et a trinqué avec eux aussi longtemps qu’il lui est resté un sou dans la poche. Après quoi, il a injurié toute la bande en l’appelant vile populace et tas de gredins. Alors on l’a rossé et jeté au ruisseau.
rosmer. — Je crains qu’il ne soit incorrigible.
kroll. — Il avait aussi mis en gage la redingote. Mais quelqu’un la lui a dégagée. Devine qui.
rosmer. — Toi, peut-être ?
kroll. — Non. Ce noble M. Mortensgaard.
rosmer. — Vraiment ?
kroll. — Je me suis laissé dire que la première visite de M. Brendel a été pour « l’idiot » et pour le « plébéien ».
rosmer. — Cela pouvait lui être utile.
kroll. — Je crois bien. (Se penchant en avant sur la table pour se rapprocher de Rosmer.) Mais voici que nous touchons à un fait, dont je crois de mon devoir de t’avertir, en souvenir de notre vieille (se reprenant) de notre ancienne amitié.
rosmer. — Qu’est-ce donc, cher ami ?
kroll. — C’est qu’il se joue dans cette maison un jeu que tu ne soupçonnes pas.