Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/35

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le monsieur gras, riant. — Ah ! vous êtes bon, vous !

werlé, avec un sourire. — Ce n’est vraiment pas la peine de vous offrir une noble boisson.

le monsieur chauve. — Voyez-vous, monsieur Ekdal, il en est du tokay comme des photographies, il leur faut du soleil, n’est-ce pas ?

hialmar. — Oui, c’est une question de lumière, jusqu’à un certain point.

madame sœrby. — Mais alors, c’est aussi le cas des chambellans : on prétend qu’ils se tournent vers le soleil.

le monsieur chauve. — Aïe, aïe, voilà une méchanceté bien usée.

le monsieur myope. — Madame se produit…

le monsieur gras. — Et à nos dépens (menaçant) : Madame Berthe, madame Berthe !…

madame sœrby. — C’est sûr aussi, qu’il y a une énorme différence entre les années. Plus c’est vieux, mieux ça vaut.

le monsieur myope. — Vous me classez parmi les vieux !

madame sœrby. — Bien loin de là !

le monsieur chauve. — Voyez un peu ! Et moi donc, ma chère madame Sœrby.

le monsieur gras. — Eh bien, et moi ? De quelle année sommes-nous ?