Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hialmar, lui passant la main sur la tête. — Merci, merci, Hedwige.

hedwige, passant le bras autour du cou de son père lui murmure quelque chose à l’oreille.

hialmar. — Non, pas de tartines en ce moment. (Regardant Grégoire) À moins que Grégoire n’en veuille ?

grégoire, faisant un signe de refus. — Non, merci.

hialmar, d’une voix émue. — Allons ! Tu peux nous apporter quelques tartines tout de même. S’il y a une croûte, c’est tant mieux. Et puis, il faudrait les bien beurrer, tu sais.

hedwige, fait un petit signe satisfait et retourne à la cuisine.

grégoire, qui l’a suivie des yeux. — Elle a cependant un air de fraîcheur et de santé.

gina. — Oui, il n’y a pas à se plaindre pour le reste. Dieu merci, il ne lui manque rien de rien.

grégoire. — Elle vous ressemble, madame Ekdal. Quel âge peut-elle avoir ?

gina. — Hedwige aura tantôt quatorze ans. Après-demain, c’est son jour de naissance.

grégoire. — Elle est assez grande pour son âge.

gina. — Oui, elle est montée en graine, l’an dernier.

grégoire. — C’est en voyant grandir ainsi les enfants, qu’on s’aperçoit de l’âge qui vient. —