Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
UNE MAISON DE POUPÉE



Scène XVII

NORA, HELMER, RANK, MADAME LINDE, entre.
Madame Linde, s’arrêtant embarrassée.

Ah !

Nora.

Tu me surprends en pleine folie.

Helmer.

Mais, Nora, ma chérie, tu danses comme si ta vie était en jeu.

Nora.

Elle l’est.

Helmer.

Arrête-toi, Rank. C’est une faveur, arrête-toi, te dis-je.

Le piano se tait, et Nora s’arrête soudain.
Helmer.

Nora, je ne l’aurais jamais cru, tu as oublié tout ce que je t’avais appris.

Nora, jetant loin d’elle le tambourin.

Tu le vois.

Helmer.

Allons ! Tu as besoin de beaucoup travailler.

Nora.

Tu vois si j’en ai besoin. Tu me guideras jusqu’au bout, Torvald.

Helmer.

Tu peux y compter.

Nora.

Aujourd’hui et demain tu ne dois penser qu’à moi. Tu ne dois pas ouvrir de lettres, pas même la boîte aux lettres.