Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/42

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Nora.

Moi je ne m’ennuyais pas.

Helmer, qui sourit.

Mais le résultat, Nora, fut-il assez lamentable !

Nora.

Bon, tu vas encore me faire enrager à ce sujet ! Est-ce ma faute si le chat est entré et a tout mis en pièce.

Helmer.

Il est clair que non, Nora. Comment cela pourrait-il être ta faute ! Tu avais le plus grand désir que nous nous amusions tous, et c’est l’essentiel. Mais il est bon que ces mauvais temps soient passés.

Nora.

Oui, j’ai encore peine à y croire.

Helmer.

Maintenant, je ne m’ennuierai plus, enfermé, solitaire. Tu n’auras plus à torturer tes chers yeux et tes jolies mains.

Nora, qui bat des mains.

Non, vrai non, Torvald ! Quel plaisir, mon Dieu ! (Elle prend le bras de son mari.) Maintenant je vais t’expliquer comment j’ai pensé à nous arranger après Noël. (On entend sonner.) On sonne (Elle range les fauteuils en place.) Voilà quelqu’un qui arrive ! Comme c’est ennuyeux !

Helmer.

Si c’est une visite, souviens-toi que je n’y suis pour personne.



Scène III

NORA, HELMER, LA FEMME DE CHAMBRE.
La femme de chambre, de la porte à droite.

Madame, une dame qui vous demande.