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RÉPONSE À PLUSIEURS

l’œil des hétaïres berlinoises, éprises de leur force physique et de leur ascendant moral, si l’on nous permet cet adjectif.

Du reste, en Allemagne, il semble, comme en Autriche, que se trouvent particulièrement ces femmes, sortant de la retenue inhérente à leurs congénères.

Dans les livres du docteur R. Von Krafft-Ebing, professeur de psychiatrie et de neuro-pathologie à l’Université de Vienne, nous voyons, parmi plusieurs autres, l’exemple impressionnant d’un bien étrange personnage, le pseudo comte Sandor, qui occupe une suite de pages extrêmement documentées dans son magistral ouvrage : Psychopathia sexualis, étude médico-légale.

Ce soit-disant comte Sandor était en réalité une femme. Habillée de vêtements masculins, elle eut de multiples aventures, suscitant partout sur son passage, des passions folles chez d’autres femmes, parfaitement fixées, elles, sur son identité véritable.

Elle eut de nombreuses liaisons, et même se maria bel et bien, avec une jeune fille de la haute aristocratie. Elle-même d’ailleurs appartenait à ce milieu par sa naissance et par sa brillante éducation.

Son histoire constitue une odyssée fournie d’événements tragi-comiques dont l’épilogue fut malheureusement d’ordre judiciaire.

Le comte Sandor, tant aimé des belles, était une petite brune, peu jolie, masculine de formes, aux hanches étroites et aux seins quasi-inexistants.