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UNE INTERVIEW

moderne. Le ménage avait deux enfants, deux garçons, l’un de onze, l’autre de treize ans.

Il y avait de l’argent à gagner. Les Tronquet n’hésitèrent pas.

Pour Rose, ce fut un grand voyage.

Les enfants allèrent à l’école du pays, celle de leurs cousins, les Lenault.

C’était une école mixte que tenaient un maître, assisté de sa femme. Lui, faisait la classe aux grands et aux grandes, sa femme aux petits et aux petites.

C’est à partir de son arrivée à B. que les souvenirs de Rose deviennent plus précis, en même temps que plus intéressants. Pour Monsieur Léon, tout au moins !

Trop jeune pour aller à l’école, assez éloignée de la maison, elle n’y fut envoyée qu’à sept ans. Mais elle n’en savait pas moins, avant d’y entrer, que la fessée y était de règle. Une circonstance restée dans sa mémoire avait achevé de la renseigner à ce sujet quelques jours avant les vacances, à la suite desquelles la gamine deviendrait écolière, dès la rentrée d’octobre.

Certain après-midi de la mi-juillet, vers les cinq heures, tout en pressant ses fromages, sa mère, dans l’unique pièce du rez-de-chaussée, attendait avec impatience le retour de Marthe. La grosse Marthe avait douze ans alors, étant de cinq ans plus âgée que Rose. Chargée des soins du poulailler, elle l’avait encore laissé ouvert, paraît-il. D’où, évasion d’une poule volontiers vagabonde, à la poursuite de laquelle avait dû courir la