Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
BRASSÉE DE FAITS

C’est certain que je suis encore plus jolie aujourd’hui qu’hier. Jane à raison. Mes yeux brillent, mon bonheur rayonne dans l’éclat de mon teint, de mon sourire. Elle a raison, Jane. Si c’est comme cela que l’esprit vient aux filles, c’est comme cela aussi que leur vient la beauté. J’ai été frappée moi-même en constatant dans la glace de Jane l’étrange beauté dont je resplendissais ce matin, après cette nuit d’amour !

Trois semaines se passent. Trois semaines de bonheur parfait. Le samedi, c’est réglé, nous recommençons la petite fête.

Mais le matin du deuxième dimanche, déjà, vers sept heures trois quarts, pour réveiller les voisins, je prends à grand bruit une fessée uniquement manuelle et des plus copieuses, qui doit indéniablement retentir dans le silence dominical.

Et les oreilles d’Aurélie qui vient d’arriver n’en perdent pas un claquement, j’espère. Oui, maintenant, cela m’est égal qu’elle l’entende. Au contraire, j’aime que ma Jane ne se gêne plus. Comme cela, il n’y a pas à dire non, c’est bien moi sa petite femme !

Et la veille, en venant chercher Jane pour aller dîner, la petite voisine, qui sortait, m’a vue sonner. Et elle monte avec nous l’escalier quand nous revenons du théâtre à minuit. En compagnie de son époux, elle sortait du cinéma sans doute, car elle n’était pas en toilette. Alors, ce matin de dimanche, elle doit se douter que c’est bien moi dont avec tant d’entrain on claque les fesses, de l’autre côté de la cloison.