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MÉLIE

Car, désormais, ma carrière amoureuse était à jamais tracée et dans des bornes qu’il ne me viendrait jamais à l’idée de franchir…

Depuis, en effet, je n’ai éprouvé aucune sensation amoureuse que ne provoquât pas la reconstitution de scènes identiques.

Mon cas est-il morbide ? doit-il prendre place dans les psychopathies dûment définies et cataloguées ? Je ne sais. J’ai lu les savants. Dans Krafft-Ebing, particulièrement, j’ai trouvé relatés des cas analogues. Tout pareils, devrais-je dire, même.

J’ai vu citer des exemples d’hommes parfaitement normaux par ailleurs qui n’éprouvaient pas de plaisir avec un femme sans que s’y mélangeât la douleur physique du fait de cette femme. D’autres, à cette douleur physique adjoignaient l’humiliation, la souffrance morale…

Ici, je dis non. Non, rien de tel n’apparaît chez moi Dans mes rapports avec les femmes, je ne cherche aucunement à leur égard l’asservissement moral de moi-même et cela est assez difficile à expliquer, j’en conviens ; cela semble constituer une contradiction. Il en est pourtant ainsi. Cet asservissement moral je ne le recherche pas et ne l’ai jamais recherché. Mon désir de sujétion est purement physique. Avec Mélie, il n’était pas autre chose que cela.

Je ne demande pas aux femmes d’exercer sur moi un ascendant moral. J’aime simplement rencontrer parmi elles des gaillardes vigoureuses, jolies par surcroît, cela va sans dire, capables de me fesser vertement et, de préférence, capables aussi de s’y complaire sin-