Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
16
BRASSÉE DE FAITS

Mary et la petite Renée avait ingénûment servi de trait d’union entre la jolie femme et la non moins jolie jeune fille.

C’est en se rencontrant dans l’escalier que Raymonde et Renée firent connaissance et devinrent une paire d’amies, malgré leur différence d’âge et alors que l’immeuble du numéro six n’abritait pas encore depuis quinze jours les Loiseau. Bientôt, la dactylo passa, après son dîner, les soirées chez l’aimable voisine, puis tout ou partie de ses après-midi des samedis, de ses dimanches. Madame Mary, bien plus ancienne locataire, se donnait comme petite rentière, veuve. Elle restait la plupart du temps dans son intérieur, ne recevait personne et s’absentait rarement, une ou deux fois chaque semaine. Ces jours-là, laissant seule sa fillette, revenue de l’école, à ses devoirs, à ses leçons, elle rentrait pour le dîner, pomponnée comme à son départ ; seulement, parfumée davantage, elle embaumait tout l’escalier des plus suaves produits de l’Arabie ou d’autres contrées odorifiques plus à la page.

La petite Renée, gentille enfant s’il en fut jamais, vivait tout de même de nombreux jours où des corrections s’imposaient. Ces corrections, toujours et toujours, consistaient en petites fessées, quelquefois pas si petites que cela, car, pour dire le vrai, quoiqu’elles variassent pourtant entre elles, ce n’était que par l’adjectif susceptible de les qualifier.

Madame Mary devait être persuadée que les fessées