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UN QUATUOR

La fessée est traditionnelle, dans la région, on le sait et le témoignage d’Estelle confirme, une fois de plus, cette constatation.

Elle-même en reçut sa copieuse part, jusqu’à quinze ans, de son père, de sa mère. Nombre de ses compagnes se trouvaient dans son cas dans leur famille.

À quinze ans, elle partit pour Paris, rejoignant une tante, mariée, établie hôtelière. Fût-elle restée au pays, elle y aurait été claquée, sans aucun doute, deux ou trois ans encore. Car le fait n’offrait rien de rare, de la correction par la fessée, à nu, de jeunes filles de dix-sept ans, au moins. Elle en fut, d’ailleurs spectatrice, quinze fois, affirme-t-elle, et même peut-être plus encore, dans sa petite ville.

Elle y avait une autre tante, demeurant non loin, quelques maisons en-deça de la route montante à la montagne. Mère de deux filles et d’un garçon, sa tante ne manquait jamais de les fesser quand elle les devait punir. Estelle elle-même reçut, de sa tante, quelques fessées, appliquées, toutes, de manière à ce que s’en conservât le souvenir dans sa mémoire, aussi nettement imprimé après des années que l’était, sur le moment, la marque rouge des mains avunculaires sur le séant crispé de sa nièce.

Au dire d’Estelle, d’une fessée de sa tante on se ressentait une heure durant, au bas mot.

Nous avons parlé quelquefois de marques persistant tout une semaine : Estelle prétend avoir été à même d’en observer de telles, maintes et maintes fois et datant