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LETTRE V

la veille jusqu’au blanc des yeux, sur un simple regard que je leur décoche, sur un petit geste de la main que j’ébauche et qui leur rappelle avec précision la correction vexante dont je les ai cruellement humiliées.

Mais, le côté nettement cruel que je discerne dans mon plaisir n’existe pas toujours. La plupart du temps, c’est avec des amies que je m’amuse à ce jeu où n’entre en rien l’idée d’humilier. Elles sont consentantes et le plaisir est réciproque, car elles me fouettent à leur tour. Pourtant, il m’arrive quelquefois de rechercher avant tout à savourer la honte d’une jeune personne présomptueuse que je fesse malgré elle.

C’est ainsi que, cet été, en villégiature chez une amie, aussi flagellante que moi, j’ai eu le bonheur de pouvoir fesser avec sa complicité une jeune fille de quinze ans.

Nous l’avions déjà menacée de correction sans la laisser dans l’ignorance de ce que ce serait et il nous était déjà infiniment agréable de constater l’effet de la seule menace. Ce ne fut pas sur le ton de la plaisanterie que nous la mîmes à exécution et je ne vous cacherai pas non plus que j’éprouvai le plus grand plaisir à cette fessée administrée avec tous les raffinements les plus mortifiants.

Elle la méritait et nous étions sûres qu’elle n’en dirait rien à sa mère. Nous savions d’avance qu’elle en serait particulièrement émue. Notre attente fut dépassée par la réalité et le trouble profond qu’elle a ressenti d’avoir été corrigée en gamine constitua, à notre avis, la majeure partie de l’efficacité du châtiment.