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IDYLLE XII
L’Ami.


Tu es venu, ô cher jeune homme, après trois nuits et trois aurores ! Tu es venu, mais ceux qui te désirent vieillissent en un jour !

Autant le printemps est plus doux que l’hiver, autant la pomme est plus douce que la prune sauvage, autant la brebis laineuse l’emporte sur l’agneau, et la vierge sur la femme trois fois mariée, autant le faon est plus léger que les génisses, autant le rossignol chante mieux que tous les autres oiseaux, autant tu m’as réjoui par ta venue ; et je suis accouru, comme un voyageur, par un soleil brûlant, sous un hêtre ombreux !

Oh ! si les Éros nous caressaient d’un même souffle, et si les hommes futurs pouvaient nous chanter ainsi : Quels étaient ces deux hommes