Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/28

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d'Asan », dans le nom de laquelle on a cru voir une allusion à un Etat roumain établi sur la rive gauche du Danube ; mais la mention de Salonique (le Soloun des Slaves) dans le voisinage prouve qu'il s'agit uniquement de cette grande Thessalie qui était le réservoir balcanique d'où essaimèrent les Valaques.

Le nom même de l'État valaque, fondé, ainsi que nous l'avons dit plus haut, au commencement du XIVe siècle, par la réunion de groupes politiques d'origine populaire, qui se trouvaient depuis longtemps disséminés dans la Valachie actuelle, se rencontre pour la première fois dans les œuvres de Philippe de Mézières[1], ce fervent propagateur de la croisade, ce chevalier picard qui fut mêlé, dès sa première jeunesse, aux affaires de l'Orient, ce chancelier de Chypre qui possédait des connaissances directes et personnelles sur la Syrie et sur l'Égypte. Au couvent des Célestins de Paris, il composa des

  1. Voir Philippe de Mézières, par Nic. Jorga, n° 110, de la Bibliothèque de l'École des Hautes-Études, 1896