Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/34

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aussitôt saisis et livrés à la victime, qui put en disposer selon son bon plaisir ; au lieu de les faire pendre, il se borna à reprendre son argent et il les laissa libres de pratiquer leur métier aux dépens d'autres voyageurs.

Un peu plus de vingt ans après le voyage de Guillebert de Lannoy, une armée hongroise commandée par le Roumain Jean de Hunyadi, capitaine du royaume contre les Turcs, se proposait de marcher contre Constantinople même et d'aller raffermir l'Empire menacé de Byzance. Elle devait être transportée sur une flotte fournie par Venise pour le compte du duc de Bourgogne et du Pape. Les galères vénitiennes entrèrent en effet par les bouches du Danube (1445) pour donner la main à Hunyadi, qui, avait échappé au désastre de Varna (1444). Leur commandant était Valerand de Wavrin, un Bourguignon, qui, revenu dans son pays, raconta les exploits accomplis dans son aventure danubienne à son oncle, Jean, auteur des En-chiennes chroniques dont le naïf patois picard fait encore les délices des lecteurs.