Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome1.djvu/22

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cement de la Philoſophie, ne nous bornant pas à conſidérer ſeulement les puiſſances manuelles, mais celles que la nature employe dans ſes opérations, nous traitons principalement de la peſanteur, la légéreté, la force électrique, la réſiſtance des fluides & les autres forces de cette eſpéce, ſoit attractives, ſoit répulſives : c’eſt pourquoi nous propoſons ce que nous donnons ici comme les principes Mathématiques de la Philoſophie naturelle. En effet toute la difficulté de la Philoſophie paroit conſiſter à trouver les forces qu’employe la nature, par les Phénomenes du mouvement que nous connoiſſons, & à démontrer enſuite, par là, les autres Phénomenes. C’eſt l’objet qu’on a eu en vue dans les propoſitions générales du I. & II. Livre, & on en donne un exemple dans le III. en expliquant le ſyſtème de l’Univers : car on y détermine par les propoſitions Mathématiques démontrées dans les deux premiers Livres, les forces avec leſquelles les corps tendent vers le Soleil & les Planetes ; après quoi, à l’aide des mêmes propoſitions Mathématiques, on déduit de ces forces, les mouvemens des Planetes, des Cometes, de la Lune & de la Mer. Il ſeroit à déſirer que les autres Phénomenes que nous préſente la nature, puſſent ſe dériver auſſi heureuſement des principes méchaniques : car pluſieurs raiſons me portent à ſoupçonner qu’ils dépendent tous de quelques forces dont les cauſes ſont inconnues, & par leſquelles les particules des corps ſont pouſſées les unes vers les autres, & s’uniſſent en figures régulières, ou ſont repouſſées & ſe fuyent mutuellement ; & c’eſt l’igno-