Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome1.djvu/68

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ſuppoſé avoir déja, s’il conſpire avec lui ; ou en ſera retranché, s’il lui eſt contraire, ou bien ſera retranché ou ajoûté en partie, s’il lui eſt oblique ; & de ces deux mouvemens il s’en formera un ſeul, dont la détermination ſera compoſée des deux premieres.


III. LOI.


L’action eſt toujours égale & oppoſée à la réaction ; c’eſt-à-dire, que les actions de deux corps l’un ſur l’autre ſont toujours égales, & dans des directions contraires.

Tout corps qui preſſe ou tire un autre corps eſt en même-temps tiré ou preſſé lui-même par cet autre corps. Si on preſſe une pierre avec le doigt, le doigt eſt preſſé en même-temps par la pierre. Si un cheval tire une pierre par le moyen d’une corde, il eſt également tiré par la pierre : car la corde qui les joint & qui eſt tendue des deux côtés, fait un effort égal pour tirer la pierre vers le cheval, & le cheval vers la pierre ; & cet effort s’oppoſe autant au mouvement de l’un, qu’il excite le mouvement de l’autre.

Si un corps en frappe un autre, & qu’il change ſon mouvement, de quelque façon que ce ſoit, le mouvement du corps choquant ſera aussi changé de la même quantité & dans une direction contraire par la force du corps choqué, à cauſe de l’égalité de leur preſſion mutuelle.

Par ces actions mutuelles, il ſe fait des changemens égaux, non pas de vîteſſe, mais de mouvement, pourvû qu’il ne s’y mêle aucune cauſe étrangere ; car les changemens de vîteſſe qui ſe font de la même maniére dans des directions contraires doivent être réciproquement proportionnels aux maſſes, à cauſe que les changemens de mouvement ſont égaux. Cette loi a lieu auſſi dans les attractions, comme je le prouverai dans le ſcholie ſuivant.