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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

les loix ci-deſſus expoſées. Et elles doivent continuer par les loix de la gravité à ſe mouvoir dans leurs orbes, mais la poſition primitive & réguliére de ces orbes ne peut être attribuée à ces loix.

Les ſix planétes principales font leurs révolutions autour du Soleil dans des cercles qui lui ſont concentriques, elles ſont toutes à peu près dans le même plan, & leurs mouvemens ont la même direction.

Les dix Lunes qui tournent autour de la terre, de Jupiter & de Saturne dans des cercles concentriques à ces planétes, ſe meuvent dans le même ſens & dans les plans des orbes de ces planétes à peu près. Tous ces mouvemens ſi réguliers n’ont point de cauſes méchaniques ; puiſque les cométes ſe meuvent dans des orbes fort excentriques, & dans toutes les parties du ciel.

Par cette eſpece de mouvement les cométes traverſent très-vite & très-facilement les orbes des planétes, & dans leur aphélie, ou leur mouvement eſt très-lent, & où elles demeurent très-longtemps, elles ſont ſi éloignées les unes des autres que leur attraction mutuelle eſt preſque inſenſible.

Cet admirable arrangement du Soleil, des planétes & des cométes, ne peut être que l’ouvrage d’un être tout-puiſſant & intelligent. Et ſi chaque etoile fixe eſt le centre d’un ſiſtême ſemblable au nôtre, il eſt certain, que tout portant l’empreinte d’un même deſſein, tout doit être ſoumis à un ſeul & même Etre : car la lumiere que le Soleil & les étoiles fixes ſe renvoyent mutuellement eſt de même nature. De plus, on voit que celui qui a arrangé cet Univers, a mis les étoiles fixes à une diſtance immenſe les unes des autres, de peur que ces globes ne tombaſſent les uns ſur les autres par la force de leur gravité.

Cet Etre infini gouverne tout, non comme l’ame du monde, mais comme le Seigneur de toutes choſes. Et à cauſe de cet empire, le Seigneur-Dieu s’appelle Παντοκράτως, c’eſt-à-dire, le Seigneur univerſel. Car Dieu eſt un mot relatif & qui ſe rapporte à