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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

68 I I. Hipparque s’eſt apperçu le preHipparque fut le premier, au rapport de Ptolomée, qui ſoupçonna mier de la révo— le mouvement de l’axe de la terre. Ptolomée examina ce ſoupçon d’Hipparque, & l’ayant vérifié, il fixa ce mouvement à un dégré Jution des pôles de la terre. Ptolomée a fixé en cent ans, ce qui donnoit 36500 ans pour la révolution entiere la durée de cente de la fphére des étoiles fixes, qu’il fuppofoit être la cauſe de cette révolution,

On appelloit apparence ; & on croyoit du tems de Ptolomée qu’après cette révocette révolution du tems de Pto— lution, qu’on appelloit la grande année, tous les corps céleſtes rela grande année. tournoient à leur premiere poſition. Ulughbeig Arabe corrigea le Les Arabes s’apperçurent que Ptolomée avoit fait ce mouvement tems que Ptolomée avoit déter— plus lent qu’il ne l’eſt en effet, Ulughbeig le fit d’un dégré en 72 c’eſt ce qu’on ap pelle la préceſſion des équinoxes. sminé révolution des Pô— ans, & les Aftronomes du dernier fiécle en le fixant à 5r" environ Ics de la terre. Les Aftrono— par an, ont confirmé la découverte d’Ulughbeig ; ainſi cette révomes des derniers lution des pôles de la Terre n’eſt que de 25920 années. cems l’ont trouI I I. vée comme ULughbeig de 51" par an, & qu’elle s’acheve en 25920 ans. Ce mouvement de l’axe de la terre fait rétrograder les points équinoctiaux qui s’appelle la préceſſion des équinoxes. équinoctiaux, & IV. Et cette régreſſion cauſe un mouvement apparent dans les Etoiles fixes, Les points équinoctiaux changent en même tems & de la même quantité que les pôles du monde, & c’eſt ce mouvement des points Quoique les étoiles fixes ſoient immobiles, du moins pour nous, comme la commune interſection de l’équateur & de l’écliptique rétrograde, il eſt néceſſaire que les étoiles qui répondent à ces points paroiffent changer continuellement, & qu’elles paroiffent avancer vers l’Orient ; d’où il arrive que leurs longitudes, qu’on a coutume de compter dans l’écliptique du commencement d’Aries, c’eſt-à-dire, du point d’interſection de l’équateur & de l’écliptique au printems, augmentent continuellement, & les fixes paroiffent avancer en confequence ; mais ce mouvement n’eſt qu’apparent & vient de la régreſſion en ſens contraire du point de l’équinoxe du printems,