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PRINCIPES MATHÉMATIQUES


90 ſes ne font pas aſſignables. Aux pluſieurs cau— cauſent des inégalités dans ſes mouvemens, qui ne font réductibles à aucune loi, parce qu’elles dépendent d’élémens qui changent à chaque lieu ; tels font les lits ſur leſquels paſſent les eaux, les détroits, les différentes profondeurs des mers, leur largeur, les embouchures des fleuves, les vents, &c, toutes cauſes qui peuvent altérer la quantité du mouvement de l’eau, & par conſéquent retarder le flux, l’augmenter, ou le diminuer, & qui ne peuvent être foumiſes au calcul ; c’eſt pourquoi il y a des lieux où le flux arrive trois heures après la culmination de l’aſtre, & d’autres où il n’arrive que douze heures après ; & en général, plus les marées font grandes, plus elles arrivent tard, & cela doit être ainſi, puiſque les cauſes qui les retardent agiſſent pendant un tems d’autant plus long, Si le flux étoit infiniment petit, il auroit lieu préciſément dans le moment même de la culmination, parce que les obſtacles qui le retardent agiroient infiniment peu ; c’eſt en partie pourquoi les plus grandes marées qui arrivent vers la nouvelle & la pleine Lune, ſuivent plus tard le paſſage de la Lune au méridien, que celles qui arrivent vers les quadratures ; car ces dernieres marées font les plus petites. X X V. M. Euler rapporte qu’à S. Malo, dans le tems des fyſigies, le flux arrive la ſixiéme heure après le paſſage de la Lune au méridien, & la retardation augmente de plus en plus, juſqu’à ce qu’enfin à Dunkerque & à Oftende il n’arrive qu’à minuit. On peut par cette Viteffe des eaux retardation connoître la viteſſe de l’eau, & M. Euler trouve par ces obſervations, & par d’autres encore, qu’elle fait huit milles environ en une heure ; mais on ſent que cette détermination ne peut être générale. de la mer, Ces marées font toujours plus grandes vers les câtes, & pour quoi, X X V I. Les marées font toujours plus grandes vers les côtes qu’en pleine mer, & pluſieurs raiſons y contribuent ; premierement, l’eau frappe contre les rivages, ce qui doit par la réaction augmenter la hauteur ;