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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

XII.

Uſage de ces queues ſuivant M. Newton. Une grande partie des queues des cométes doit ſe répandre par cette raréfaction dans le Syſtême ſolaire : une portion par ſa gravité peut tomber vers les planétes, ſe mêler avec leur athmoſphére & remplacer les fluides qui ſe conſument dans les opérations de la nature.

XIII.

Les cométes pourroient ſubir de grandes altérations dans les extrêmités de leurs orbes. Si on conſidere tout ce qui peut agir ſur les cométes dans les parties les plus éloignées de leurs orbites, où la force du Soleil ſur elles devient extrêmement ſoible, & où elles peuvent être dans le voiſinage d’autres corps céleſtes, on voit que la permanence de leur période n’eſt pas auſſi indiſpenſable que dans les planétes. Si donc il arrivoit que quelques-unes des cométes que nous attendons ne reparuſſent pas, cela feroit beaucoup moins de tort au Syſtême Newtonien, que ce Syſtême n’a tiré d’illuſtration par leur conſtance à ſuivre toutes la premiere regle de Kepler, celle des eſpaces proportionnels aux tems.

XIV.

Quelques-unes des cométes pourroient bien tomber dans le Soleil. La réſiſtance que les cométes rencontrent en traverſant l’athmoſphére du Soleil, lorſqu’elles ſont dans les parties inférieures de leurs orbites peut encore altérer leurs mouvemens, les ralentir de révolution en révolution, & les faire approcher de plus en plus du Soleil, juſqu’à ce qu’enfin elles ſoient englouties dans cet immenſe globe de feu.

La cométe de 1680, paſſa à une diſtance de la ſurface du Soleil, qui n’excedoit pas la ſixiéme partie du diamétre de ce globe, il eſt vraiſemblable qu’elle en approchera encore plus près dans la révolution ſuivante, & qu’elle tombera enfin tout-à-fait ſur le Soleil.

XV.

Conjectures de M. Newton ſur des changements conſidérables arrivés à des étoiles fixes. M. Newton ſoupçonne que des étoiles dont la lumiere a paru quelquefois s’affoiblir conſidérablement, & qui ont enſuite paru brillantes, ont pû tirer leur nouvel éclat de la chute de quelque cométe qui eſt venue ſervir d’aliment à leur feu.