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Page:Itinéraire de Cl Rutilius Numatianus, poème sur son retour à Rome, trad Despois, 1843.djvu/57

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Livre Second.



LE premier livre avait peu d’étendue, et ne faisant encore sur le cylindre qu’un petit nombre de tours, il pouvait être continué ; mais j’ai craint l’ennui qui s’attache à un travail trop prolongé, l’effroi qu’inspire au lecteur un ouvrage sans divisions. Souvent un trop long repas inspire le dégoût l’eau que l’on boit à petites gorgées est plus douce à la soif : la pierre qui porte inscrits les milles parcourus, semble reposer le voyageur fatigué de la longueur du chemin. Honteuse et timide, ma muse aime mieux parcourir en deux fois la carrière qu’il eût mieux valu achever d’une seule haleine.

Délivré enfin des tempêtes qui nous tenaient assiégés dans le port de Pise, nous prenons le large. La mer paisible scintille sous les rayons du soleil, et l’onde sillonnée fait entendre un léger murmure. Nous commençons à apercevoir les flancs de l’Apennin, près du promontoire élevé où Thétis vient se briser en frémissant.

Quand on veut embrasser d’un regard l’Italie, la reine du monde, et la considérer dans son ensemble, on trouve