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FEMMES ET GOSSES HÉROÏQUES

Le directeur se précipita dans le bureau du greffe, secoua des trousseaux de clefs avec la maladresse habituelle des gens pressés. Enfin il mit la main sur celle qu’il cherchait, et s’armant d’une lanterne où tremblotait un lumignon falot :

— Señorita, dit-il, si vous voulez bien me suivre.

— Señor, montrez-moi le chemin.

Yani marchant dans les traces de sa maîtresse, tous trois parcoururent les méandres de la prison. À la fin, le guide de la jeune fille fit halte devant une porte de chêne, renforcée de barres de fer, et d’une voix assourdie murmura :

— C’est ici. La señorita désire-t-elle que j’ouvre ?

— Certainement. Puis vous voudrez bien vous retirer à l’extrémité de la galerie.

Le directeur ne put réprimer une grimace. Évidemment cela ne faisait pas le compte de sa curiosité.

— La señorita n’aura pas peur de se trouver seule en face d’un bandit ?