Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/243

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dans cette prison, antichambre de l’enfer, lui tendre une main charitable, lui apporter son regard lumineux.

Grelottant d’émotion, il bégaya :

— Vous ? Vous ?

Ses jambes fléchirent, il tomba à genoux, les bras tendus vers Margarita.

Et celle-ci, aussi bouleversée que le jeune homme, se laissa choir sur l’escabeau, à deux pas de lui ; ils se regardaient éperdus de ce que leurs yeux, dans une fixité hypnotique, révélaient de pensées encloses au plus profond de leur être.

Adossée au chambranle, Yani regardait.

Cela dura longtemps. Enfin Margarita se reprit. D’un ton bas, comme brisé, elle dit :

— Je suis venue… Pourquoi ? Je ne sais pas ; mais il me semble que je n’aurais plus vécu si j’avais permis l’accomplissement de l’injustice.

Et comme il ouvrait la bouche, elle appuya sa main glacée sur les lèvres du jeune homme.

— Ne parlez pas, je vous en supplie. Les