Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lits de souffrance. De suite, elle a distingué le sien. Il occupe le lit n° 7. À son chevet est assise une infirmière à la longue blouse blanche.

La délaissée s’approche. Mais le blessé pousse une exclamation. L’infirmière lève la tête. La femme ferme un instant les yeux comme étourdie.

Elle a reconnu celle qui lui a volé son mari.

Mais une infirmière-major a suivi la scène. Elle vient à l’abandonnée :

— Il a été soigné par la personne que vous voyez là… Il lui doit la vie.

— Ah !

C’est un soupir qui fuse entre les lèvres de l’épouse. Brusquement elle tend une main à la rivale, l’autre au blessé ; avec un regard qui renonce, qui pardonne, elle murmure :

— Quand on se regarderait en chiens de faïence… « Tu l’as emmené… tu l’as sauvé… ça va comme ça ».