Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/273

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Le passage étroit conduit à une petite salle, où je distingue trois ou quatre blessés, allongés sur des paillasses étendues à terre.

Il y a des trous au plafond ; les fenêtres n’ont plus de vitres et la porte a disparu.

— Non, non, prenez les blessés sous le hangar. Pour ceux-ci, j’attendrai l’automobile.

C’est une personne simple, en costume tailleur, qui vient de parler. La madame Croix-Rouge et le charretier sortent aussitôt. Moi je reste sans m’en apercevoir. Je zyeute la dame au costume tailleur. Pas grande, frêle, la figure pâle, marquée de fatigue… ; mais des yeux de bonté, qui font du bien en se posant sur vous ; des mirettes de pansement pour toutes les tristesses, pour toutes les souffrances.

Elle s’est penchée sur un des blessés.

— Buvez, mon ami, un doigt de vin… ; cela vient des caves du château de Laeken.

Le soldat boit avec onction, puis il lève son regard sur la dame. Il prononce comme on prie :

— Vous êtes la Bonne Dame de Belgique ! Merci.