Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/84

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laquelle je n’ai cessé de penser à M. Canet.

— Lieutenant Jargue, prenez le commandement de la compagnie. Je retourne là-bas.

Il n’y a pas besoin d’autre explication. Tous savent que l’ami dévoué est demeuré en arrière, et ils me regardent partir avec de l’anxiété plein les yeux.

Je les perds de vue. Je suis seul, dans le noir, sous ces sapins qui se lamentent toujours. Pourtant le ciel a dû se dégager quelque peu. Les choses sont vaguement perceptibles dans une apparence de clarté diffuse.

Je marche. Des corps m’apparaissent étendus sur l’épais tapis d’aiguilles de pin… : la rançon de tout combat !

Mais qu’est-ce ? On marche sous bois. Je me jette derrière un tronc d’arbre.

Surprise ! Je reconnais l’aumônier. C’est lui avec son grand manteau, son capuchon abritant sa tête. La blessure a dû être légère. Je veux lui dire ma joie…

Attendons. Il s’arrête auprès d’un de ceux qui sont couchés sur le sol… Il ne faut pas troubler cet ultime entretien. Et les mots