Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/331

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenant de Frey Jemkins. Il faudra peut-être se lancer à sa poursuite. La sagesse consiste à ménager ses forces.

Sur cette réflexion, le jeune homme se jette sur son lit.

La fatigue a raison de son être. Il s’endort profondément.

Un bruit le tira du fond du rêve. Il se souleva sur son séant, regarda autour de lui avec l’impression que l’on parlait dans sa chambre.

— Le microphone, murmura-t-il… C’est en bas que l’on fait ce vacarme !

Vacarme ! Le mot n’était pas trop fort. Des voix stupéfaites clamaient des répliques stupéfiantes.

— Les voisins ont dû entendre, par le tonnerre !

— Hélas, non ! monsieur le chef de station police[1].

— Non, non, intervint un nouvel organe. Ma chambre est contiguë ; nulle détonation n’a troublé mon repos.

— Après cela, il y a des gens auprès desquels on pourrait tirer le canon.

Jud écoutait, stupéfait, avec l’intuition qu’une chose anormale se produisait.

Un officier de police dans la chambre des Hollandais ; on parlait de détonation… Un drame s’était-il déroulé au 115, échappant à sa vigilance ? Une détonation ! Il comprenait mal. Le microphone l’eût répercutée.

Il s’était approché de l’appareil, les sons lui arrivaient plus nets.

Et soudain, il demeura figé. Ces paroles venaient de monter jusqu’à lui :

— Allons voir au-dessus… Les chambres sont occupées, n’est-ce pas ?

— Oui, oui, monsieur le chef de police… Juste au-dessus, au 215, est un jeune monsieur, répondant au nom de Grey Assford.

— Eh bien ! Allons interroger M. Grey Assford.

Le faux Assford éprouva comme une joie. Il allait avoir le mot de l’énigme.

Rapidement, il décrocha le renforçateur, enleva les pinces mobiles, le fil conducteur, ouvrit la fenêtre,

  1. C’est le titre correspondant à celui de commissaire de police. La police municipale de New-York compte 8.100 hommes (officiers et roundsmen), répartis entre quatre-vingts stations ou postes.