Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/335

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eut un geste satisfait, puis ses mains décrivirent plusieurs signes dans l’air.

— Quelque chose à nous communiquer, traduisit Tril. Vous voyez.

— Sans doute… et même une chose importante, mon pauvre Tril.

— Quel drôle d’exercice fait Suzan ! Regardez-la donc, master.

En effet, la fillette avait élevé son singe à bout de bras. Elle semblait lui adresser un discours, lui désignant la croisée. Brusquement, Suzan traversa la chaussée pavée et disparut dans la Troisième Rue.

Allan restait pensif. Selon toute probabilité, la mignonne avait à lui dire ce qu’était devenu Van Reek, qu’elle était chargée de surveiller avec Top et Fall. Une légère exclamation de Tril le fit sursauter.

— Zinka là ! là !

Le gamin désignait le rebord courant à hauteur des fenêtres de l’étage. Le zaïmziri s’avançait sur l’étroite corniche, ayant au cou, suspendu par une ficelle, un objet garni d’ornements métalliques, car le soleil y piquait des points brillants. Le petit animal parvint à la croisée, et sautant sur la table, sembla inviter le pseudo Assford à le débarrasser de son fardeau.

Celui-ci ne se méprit pas à la mimique du zaïmziri. Il détacha la ficelle. L’objet qu’elle soutenait était un élégant carnet à fermoir d’or.

À peine le professeur l’eut-il pris que Zinka bondit sur la barre d’appui et disparut à l’extérieur. Jud avait ouvert le carnet. Sur la première feuille, quelques lignes au crayon :

« Van Reek a quitté l’hôtel vers quatre heures et demie, ce matin, toujours avec son uniforme de serveur. »

Tril et le professeur échangèrent un regard.

— Où a-t-il pu se cacher ? murmura le premier. J’ai fureté partout.

— Un complice, probablement, répliqua son interlocuteur.

Et, reprenant sa lecture :

« Il s’est rendu à la maison de la Troisième Rue.
xxx« Là, il a changé de vêtements et a repris son apparence habituelle.
xxx« Il est parti à pied, chargé seulement d’une petite valise, qui doit contenir une chose de grand prix, car il la surveille avec un soin jaloux.